Il existe de très nombreuses formes de glaucome et il est plus juste de parler « des glaucomes » que de parler « du glaucome ». Dans la pratique, on en distingue deux grands types de glaucome :

  • Les glaucomes à angle ouvert
  • Les glaucomes par fermeture de l’angle entre l’iris et la cornée (angle iridocornéen) aussi appelés glaucomes à angle fermé

L’hypertonie oculaire

A ce stade, la tension oculaire est supérieure à la normale (plus de 21 mmHg) sans destruction du nerf optique ni anomalies du champ visuel. Les examens du bilan (OCT, champ visuel) ne montrent donc pas d’anomalies. Le risque de développer un glaucome augmentant avec l’âge, il convient dans ce cas d’effectuer des contrôles réguliers afin de déceler toute évolution potentielle vers la maladie. Un traitement préventif est parfois proposé par votre ophtalmologiste s’il estime que le risque de développer un glaucome est élevé (pression oculaire très élevée, présence d’autres facteurs de risque). La plupart des hypertonies oculaires n’évoluent pas vers un glaucome, mais nécessitent une surveillance régulière pour dépister un éventuel passage au glaucome.

Le glaucome à angle ouvert

C’est la forme la plus courante de glaucome. Atteignant généralement les deux yeux, mais souvent de façon asymétrique, ce type de glaucome évolue généralement lentement. Lorsque le système de filtration et de drainage de l’humeur aqueuse de l’œil s’obstrue progressivement sans cause particulière, augmentant lentement la pression intraoculaire, on parle de glaucome primitif à angle ouvert (forme très prédominante des glaucomes en occident). Dans certains cas, la cause de l’obstruction est visible à l’examen : il peut s’agir de pigments (glaucome pigmentaire) ou d’un matériel blanchâtre constitué de protéines (glaucome exfoliatif).

Le glaucome par fermeture de l’angle

C’est parfois un glaucome qu’on appelle glaucome aigu, c’est-à-dire survenant brutalement. Ce type de glaucome est en fait rare et survient secondairement à une fermeture brutale de la zone où s’évacue l’humeur aqueuse (l’angle iridocornéen), entraînant une augmentation rapide et très importante de la tension intraoculaire. Cette forme de glaucome se manifeste par de violents maux de tête, des douleurs oculaires, un œil rouge, une vision floue et des nausées. Il exige un traitement médical urgent. Le glaucome par fermeture de l’angle existe aussi sous une forme chronique, c’est-à-dire plus progressive. Celle-ci est plus fréquente que la forme dite aigue. Dans ce cas l’élévation de la pression et la dégradation du nerf optique sont progressives, et les manifestations sont assez proches de celles des glaucomes à angle ouvert. Le traitement diffère par contre partiellement, la première étape étant de faciliter la circulation de l’humeur aqueuse dans l’œil (traitement laser ou chirurgical).

Le glaucome à pression normale

C’est une forme de glaucome à angle ouvert, mais qui se développe et continue à progresser alors même que la mesure de pression intraoculaire est normale. Le nerf optique est alors probablement fragile (excessivement sensible à la pression intraoculaire, mal nourri par les vaisseaux sanguins qui l’entourent, anormalement déformable lorsque des contraintes mécaniques s’exercent dessus) et s’abîme alors même que la pression est à des niveaux dits normaux. Ce type de glaucome est également traité en réduisant la pression intraoculaire et nécessite aussi la prise en charge de tous les facteurs de risque vasculaire (tension artérielle, etc.).

Les glaucomes secondaires

Par opposition aux glaucomes dits primitifs dont les causes restent inconnues, il existe des formes secondaires de glaucomes résultant généralement de causes extérieures. Celles-ci peuvent être liées par exemple à : un traumatisme oculaire, une maladie inflammatoire de l’œil, un traitement médicamenteux (cortisone par exemple), une chirurgie oculaire (chirurgie d’un décollement de rétine par exemple). Les glaucomes secondaires peuvent être à angle ouvert ou à angle fermé.

Le glaucome chez l’enfant et le jeune adulte

Certains glaucomes rares surviennent dès la naissance (1 pour 5 000), ce sont des glaucomes dits congénitaux (« présents à la naissance »). On peut les détecter tôt, car l’augmentation de la pression intraoculaire avant l’âge de 3 ans entraîne un allongement du globe oculaire qui paraît plus grand et plus gros. Le nourrisson présente également d’autres signes évocateurs : larmoiement, gène importante à la lumière. Ces glaucomes constituent des urgences thérapeutiques, et nécessitent une prise en charge dans un centre spécialisé.
Les glaucomes qui surviennent plus tard chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte sont appelés glaucomes infantiles et glaucomes juvéniles. Ils sont, en raison de la difficulté à les dépister et de leur évolution souvent sévère, particulièrement insidieux et redoutables pour l’avenir de la vision des enfants qui en sont atteints. Ils nécessitent un traitement intensif qui doit débuter le plus tôt possible.
Leur caractère très souvent héréditaire doit conduire à les dépister chez tous les enfants dont un des parents est atteint.